Avec la culture "opérastique" des dirigeants et adhérents de l'association, il est possible de dresser un constat objectif et documenté sur l'opéra de nos jours (interprètes, mises en scène, ...) et de mener une réflexion sur son avenir.
Par exemple, en ce qui concerne l'opéra de nos jours et plus particulièrement les mises en scène, on constate qu'il y en a, schématiquement, quatre catégories :
MIS EN SCENE CLASSIQUE : Respect des décors et des costumes du lieu et de l'époque où se déroule l'action.
MISE SCENE CLASSIQUE STYLISEE : Les décors et les costumes sont "modernisés" ou "stylisés" mais on respecte le lieu et l'époque d'origine.
MISE EN SCENE TRANSPOSEE CLASSIQUE : L'histoire est transposée dans un autre lieu et à une autre époque tout en respectant décors et costumes de ce nouvel environnement .
MISE EN SCENE DELIRANTE : Le metteur en scène laisse libre cours à son imagination. Décors, costumes, lieux sont complètement imaginaires.
Parfois on frise le vulgaire ou le ridicule !
Cette dernière catégorie de mise ne scène est de plus en plus fréquente ce qui provoque des réactions assez vives des passionnés d'opéra comme le montre cet échange entre deux spectateurs au sujet de l'opéra "Samson et Dalila" interprété début octobre à l'Opéra Bastille avec comme metteur en scène Damiato Michieletto (Echange recueilli sur le site "Forum Opéra") :
Avis de Patrick BOUET dans une discussion de "Forum Opéra" début octobre 2016 au sujet de Samson et Dalila :
Suis d'accord sur les mises en scène "modernes"; Aucun intérêt de changer le temps, l'espace d'un opéra. Cela n'apporte rien à l'ouvrage, c'est un artifice qui cache le manque d'imagination. On ferait mieux d'apporter à l'opéra une dimension scénique supérieure avec les moyens techniques qui sont maintenant les nôtres. Pas besoin de Carmen du 21eme siècle qui bosse à la SEITA, pas besoin de Dalila du jour, pourquoi pas un Siegfried en navette spatiale ? Je crois que nous n'avons pas encore tout vu et que ces "metteurs en Seine" ont encore plein d'expériences curieuses à nous faire vivre. Je ne connaissais pas le prix d'un strapontin à Bastille, mais je ne regrette pas d'écouter mes disques ! Je précise deux choses : en matière de musique point n'est besoin de culture, tous les compositeurs n'ont parlé qu'au "cœur" à travers l'oreille et heureusement, toutes les oreilles sont différentes, ensuite, la sensibilité d'une personne n'est aucunement liée à son statut social, bien au contraire, bien au contraire... on trouve davantage de gens incultes mais prétentieux dans les milieux aisés et snobs que dans les "comités d'entreprise" et j'en parle en toute connaissance de cause. Ceci est frappant de nos jours en matière d'art contemporain, qui, comme chacun le sait, a trouvé dans une masse de gogos la possibilité de s'envoler financièrement en proposant tout et n'importe quoi. Enfin bref, je souhaite un respect des ouvrages, dans le temps, dans l'espace, tout en apportant ce qui est le plus dur à trouver de nos jours : de belles voix, un bel orchestre avec un bon chef. C'est plus facile de changer les costumes et les décors que de trouver tout ça.
Réponse de Partagas92 :
Tout est dit dans cet excellent compte rendu. Bravo aux chanteurs, aux choeurs et à l'orchestre qui m'ont comblé. J'avais les même craintes pour Antonenko, ayant été également déçu par son Radames, mais là, il est superbe. Anita est impériale. Elle a tout. Brava!!!! Je me permettrai simplement d'en remettre une couche pour Michieletto. Encore une fois, le public est pris en otage par les vues délirantes qu'un soit disant metteur en scène lui impose. J'ai parfois fermé les yeux pour me concentrer uniquement sur la musique et éviter ses délires. Comme indiqué, il y a quand même un ou deux bon points dans cette calamité. Mon plus gros reproche: Assez des hommes en noir armés de fusils mitrailleurs, qui ne font que trop rappeler l'actualité. La scène du massacre du peuple Hébreu avec un fusil mitrailleur est plus que déplacé en ces temps troubles. C'est d'un mauvais gout absolu et m'a mis mal à l'aise d'emblée. Pour voir, ça, pas besoin d'aller à l'Opera, il n'y a qu'à allumer sa télé au 20:00. De plus, je me suis souvent exprimé sur le fait que je préfère voir un spectacle qui garde l'indication temporelle de l'oeuvre, et la volonté de son créateur. Les metteurs en scène actuels semblent tous être passés par la même mauvaise école, avec les mêmes mauvaises idées: déplacement temporel, des hommes en armes, de la violence et du sexe, des boites. Et là, j'en ai raz le bol! Ca ne fait plus rêver.