Manon
Jules Massenet (1842 - 1912)
Opéra en 5 actes
Livret de Henri Meilhac et Gille d’après le roman éponyme de l’abbé Prévost
Créé à Paris le 19 janvier 1884 à l’Opéra Comique
Chef d'orchestre Evelino Pidò
Mise en scène Arnaud Bernard
Directeur collaborateur Stephen Taylor
Vidéo Caméra Alessandro
Costumes Carla Ricotti
Eclairage Fiammetta Baldiserri
Vidéo Marcello Alongi
Chorégraphiques Tiziana Colombo
Assistante chef décoratrice Andrea Gregori
Assistante aux costumes Margherita Platè
Assistante éclairage Oscar Frosio
Chef de chœur Ulysse Trabacchin
Orchestre et Chœur Teatro Regio Torino
Nouvelle mise en scène du Teatro Regio Torino
INTERPRETES
Manon Lescaut Ekaterina Bakanova
Le chevalier des Grieux Atalla Ayan
Le comte des Grieux Ugo Rabec
Lescaut Björn Bürger
Guillot de Morfontaine Thomas Morris
Monsieur de Brétigny Allen Boxer
Poussette Olivia Doray
Javotte Marie Kalinine
Rosaces Lilia Istratii
La scène se passe à Paris, un matin de l’automne 1881, au 30 de la rue Drouot, dans la bibliothèque du librettiste Henri Meilhac, le co-auteur de Carmen. Jules Massenet vient d’arriver, et comme il le raconte dans Mes souvenirs, il est « agité, anxieux même ». Quelques semaines plus tôt, le directeur de l’Opéra-Comique, l’incontournable Léon Carvalho, lui a confié un livret de Meilhac : Phoebé. Il espère ainsi s’assurer un nouveau succès en réunissant l’auteur du Roi de Lahore, qui a triomphé à l’Opéra de Paris en 1877, et le co-librettiste des Contes d’Hoffmann d’Offenbach, qui mène alors une carrière éclatante sur cette scène de l’Opéra-comique. Mais Phoebé n’inspire pas Massenet, et il vient annoncer à Meilhac qu’il renoncer au projet. « C’est terminé? » lui demande le librettiste, qui ignore tout de la décision de Massenet. « Oui, c’est terminé; nous n’en reparlerons plus jamais » lui répond le compositeur, très certainement soulagé, mais aussi perplexe. Son regard s’arrête alors sur un ouvrage rangé dans la bibliothèque. Le titre est en or, il s’agit du roman de l’Abbé Prévost, L’Histoire du Chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut, paru au siècle précédent en 1731.
« Le titre me frappa comme une révélation. Manon ! m’écriai-je, en montrant du doigt le livre à Meilhac », raconte encore Massenet. « Alors, c’est ça que vous voulez ? Manon Lescaut ? » questionne le librettiste, surpris par cette soudaine révélation. « Mais non, Manon, Manon tout court. Manon, c’est Manon » s’exclame le compositeur, qui racontera plus tard que l’idée de faire cet ouvrage le hantait depuis longtemps. Toutefois Meilhac reste septique, et objecte qu’il existe déjà une Manon Lescaut, opéra-comique de Daniel-François-Esprit Auber créé à la Salle Favart en 1856. Plus que jamais déterminé, voulant voir son rêve se réaliser, Massenet rétorque que l’ouvrage d’Auber a bientôt un quart de siècle, et qu’il ne craint pas la concurrence. « Nous ferons autre chose. Nous ferons mieux : au lieu d’un opéra-comique, voulez-vous une comédie musicale ? » demande Massenet. « D’accord. » lui répond simplement Meilhac, enfin convaincu devant tant de détermination.
RESUME
La jolie Manon doit être conduite au couvent par son cousin Lescaut qui l’attend dans une auberge à Amiens. La jeune étourdie est à peine descendue de la diligence d’Arras qu’elle attire déjà les regards en suscitant toutes les convoitises. Le Chevalier des Grieux succombe immédiatement à son charme. Un coup de foudre immédiat conduit les deux jeunes gens à prendre la fuite pour aller vivre leur idylle à Paris. Malheureusement, la modeste existence que mènent les deux tourtereaux n’est pas à la mesure des désirs de Manon. Avide de luxe et de plaisirs, la jeune femme n’hésite pas à trahir l’amour et les serments de des Grieux pour céder aux promesses du riche Brétigny qui lui offre une vie brillante. Désespéré, le Chevalier se prépare à entrer au séminaire de Saint-Sulpice mais Manon parvient à le reconquérir et à le persuader de fuir à nouveau avec elle. Le jeu est le seul expédient qui reste à des Grieux pour satisfaire les goûts dispendieux de sa maîtresse. Soupçonné d’avoir triché, le Chevalier échappe à la police grâce à l’intervention de son père, tandis que Manon est arrêtée pour prostitution et condamnée à être déportée en Louisiane. Sur la route du Havre d’où elle sera embarquée, Manon meurt d’épuisement dans les bras de des Grieux qui l’a accompagnée dans l’espoir de pouvoir la faire libérer.
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