Le Couronnement de Poppée - Claudio MONTEVERDI
Opéra en 3 actes avec prologue, 1643 - Livret de Francesco Busenello
Direction musicale, Sébastien d’HÉRIN
Mise en scène, Klaus M. GRÜBER reprise par Ellen HAMMER
Décors, Gilles AILLAUD recréés par Bernard MICHEL
Costumes, Rudy SABOUNGHI
Lumières, Dominique BORRINI
Solistes du Studio de l’Opéra de Lyon
Poppea / Drusilla, Virtu, Josefine
GÖHMANN ou Emilie Rose
BRY
Nerone, Laura ZIGMANTAITE
Ottavia, Elli VALLINOJA
Ottone, Aline KOSTREWA
Arnalta, André GASS
Damigella, Amore, Rocio PEREZ
Fortuna, Valletto, Katherine AITKEN
Seneca, Pawel KOLODZIEJ
Lucano, Soldato II, Oliver JOHNSTON
Famigliare I, Pallade, James HALL
Famigliare II, Mercurio, Soldato I, Brenton SPITERI Famigliare III, Aaron O'HARE
Littore, Liberto, Pierre HERITIER
Ensemble Les Nouveaux Caractères
Une production de l'Opéra de Lyon / Co-réalisation Opéra de Vichy
C’est à l’Opéra de Vichy en mars 2017 que l’Opéra national de Lyon donnera les trois premières représentations de sa production du Couronnement de Poppée de Monteverdi.
Le Couronnement de Poppée, dans le cadre idéal de l’Opéra de Vichy, sera présenté par l’Opéra de Lyon dans la mise en scène de Klaus Michael Grüber : un jalon historique dès sa création en 1999 au festival d’Aix-en-Provence. Klaus Michael Grüber fut un des grands maîtres du théâtre de ces quarante dernières années. Son Couronnement de Poppée est un spectacle d’une rigueur formelle exigeante et d’une brûlante sensualité, qui se voit et qui se vit dans le secret des âmes : quelques gestes, quelques effleurements, quelques regards ; une des réalisations les plus accomplies du chef-d’œuvre de Monteverdi, où se côtoient amour, violence et poésie.
L’opéra sera interprété par les chanteurs du Studio de l’Opéra de Lyon, accompagnés par l’orchestre baroque les « Nouveaux Caractères », sous la direction du chef Sébastien d’Hérin.
Ce partenariat inédit entre les Opéras de Vichy et de Lyon prend place dans le cadre du festival annuel de l’Opéra de Lyon : du 7 mars au 5 avril, trois mises en scènes marquantes de l’histoire du théâtre d’opéra seront recréées et présentées en alternance. Outre Le Couronnement de Poppée, on pourra voir Elektra, dans la mise en scène de Ruth Berghaus (1986) et Tristan et Isolde dans la mise en scène de Heiner Müller (1993).
Institution ouverte sur la région, l’Opéra national de Lyon mène une politique active de partage de ses ressources artistiques et ses savoir-faire, afin de les rendre accessibles au plus grand nombre. Ce Couronnement de Poppée scelle, dans le domaine de l’art et de la culture, la naissance de la nouvelle région Auvergne-Rhône-Alpes.
Le mot du Président Guipont sur cette sortie :
Séjour à VICHY Jeudi 09 et vendredi 10 mars 2017
Séjour très agréable, effectué dans d’excellentes conditions. Ciel plutôt voilé et terne, un peu frisquet, le jeudi mais, qui s’est éclairé de plus en plus le vendredi pour nous offrir un franc soleil.
Logés confortablement à l’Hôtel Mercure Thermalia nos Amis, après un délicieux buffet, ont visité la ville à leur guise. Ville semblant endormie, ayant connu une période d’apogée thermale et culturelle à la Belle Epoque impériale. Mais, nous étions avant le lancement de la saison thermale, en avril.
Apogée dont il demeure d’intéressants et remarquables témoignages architecturaux, tant au niveau des établissements thermaux, tout en ferronnerie et en verrières, qu’au niveau habitat, avec de nombreux immeubles aux styles très variés. Habitats privés ou grands hôtels d’autrefois.
Vous côtoyer le Moyen-Age, la Renaissance, le Grand Siècle classique, le Paris du XIXème, l’Art Nouveau, les Chalets montagnards, et même Venise, dans la même avenue !
Finalement, une ville toujours active, riche en patrimoine urbain et naturel avec ses grands parcs arborés et ses bords de l’Allier aménagés d’agréables promenades. Ville à découvrir !
Jeudi soir, dans l’élégante salle de l’Opéra, toute d’or et d’ivoire, très belle représentation du "Couronnement de Poppée" de Claudio Monteverdi. Œuvre de l’opéra naissant interprétée par une troupe de jeunes musiciens et chanteurs. (Voir commentaire suivant)
« L’Incoronazione di Poppea » de Claudio MONTEVERDI
Jeudi 09 mars 2017 à 19h30
L’Opéra de Lyon a eu l’excellente idée de remonter cette belle mise en scène du "Couronnement de Poppée", réalisée en 1999 par un grand maître de la mise en scène, Klaus Michael Grüber. Ce dernier nous a proposé une scénographie stylisée, évoquant la Rome antique : un grand mur de palais au rouge pompéien en fond de scène, puis divers éléments successifs, suggérant un parc (celui de Bomarzo, au nord de Rome, avec son rocher en "Gueule ouverte" où s’endort Poppée), un jardin aux cyprès, une salle du palais avec un buste d’empereur (Néron ?), la retraite du philosophe Sénèque, etc … réglés en un élégant ballet d’amples rideaux blancs.
Décors magnifiés par de délicats jeux de lumière, flamboyante ou nocturne.
Dans cet environnement poétique, les personnages évoluaient dans une quasi chorégraphie gestuelle très élaborée, aux placements millimétrés, mais qui jamais n’étouffait l’expression des sentiments, bien au contraire, la mettant d’autant mieux en valeur, parfaitement lisible.
En charge de cette représentation, une troupe de jeunes interprètes, musiciens et chanteurs, très talentueux, très engagés dans leur jeux, sachant tout faire avec naturel, chanter, jouer, mimer, dans une remarquable maîtrise scénique. Un grand plaisir que de voir à l’œuvre une relève aussi prometteuse !
L’Opéra devrait avoir un bel avenir entre leurs mains.
Voix jeunes et claires, parfaitement adaptées aux personnages de l’opéra, parfaitement adaptées à la délicate et très sophistiquée musique du Maestro Monteverdi. Musique allant droit à l’essentiel : l’évocation, l’incarnation, des agissements et sentiments contrastés des humains, aux caractères très divers : amour pur, ambition dévorante, amertume, désespoir, rancœur, cynisme, cruauté glaçante, humour, sacrifice, irresponsabilité juvénile, etc…..
Rien à redire au niveau instrumental : orchestre baroque au petit effectif d’une dizaine d’instrumentistes jouant sur des copies d’instruments anciens, aux sonorités parfois insolites mais toujours raffinées : violons, violes de gambe, luth, théorbe, cornets à bouquins, clavecins, orgue de scène, harpe, etc…
L’intimité acoustique de la salle de l’opéra de Vichy, pourtant de belle ampleur avec ses 1400 spectateurs, se prêtait tout à fait à l’épanouissement sonore délicat de cette musique de transition, entre celle de la Renaissance aux codes stricts et celle du Baroque, puis du classicisme des Lumières, ouvertes à diverses expériences d’enrichissements mélodiques, toujours au service d’une cause : celle de l’expression la plus vraie et variée des sentiments et expressions humains du livret. Et quel livret que celui du "Couronnement", tout en poésie et subtilité, dans une intrigue avançant avec une logique rigoureuse !
Merci au Signor Francesco Busenello !
Placés dans les trois premiers rangs, baignés par cette musique de l’opéra naissant, nous avons assisté à une remarquable représentation. Une grande réussite !
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